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Cohésion sociale - Mobilisation autour du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale

Mise à jour : 21 décembre 2016

Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord a demandé aux services de l’État de se mobiliser autour du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale dont la feuille de route 2016 - 2017 a été examinée par le comité de l’administration régionale du 16 novembre 2016.

Mardi 13 décembre 2016, à l’espace Dewailly à Amiens, la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) a rassemblé, en présence de Jean-Philippe Vinquant, directeur général de la cohésion sociale (DGCS), plus d’une centaine d’acteurs, à la fois institutionnels et associatifs, tous impliqués dans la lutte contre la pauvreté. Jean-Christophe Loric, adjoint au maire d’Amiens, a ouvert cette rencontre.

Cette journée s’est déroulée autour de deux séquences plénières ainsi que d’une séquence en ateliers.

Un panorama régional de la pauvreté inquiétant dans les Hauts-de-France

L’Institut national de la statistique et des études économiques (NSEE) a restitué l’étude sur le panorama de la pauvreté dans les Hauts-de-France. Plusieurs enseignements sont à retenir :

  • Un million de personnes pauvres au regard du revenu monétaire ;
  • Les familles monoparentales et les jeunes sont les plus touchés par la pauvreté ;
  • De forts contrastes entre les territoires de la région avec une concentration de la pauvreté (Fourmies, Hirson, Maubeuge, Creil, Lens et Calais) ;
  • Une population plus préservée autour des grandes villes et à proximité de l’Île-de-France ;
  • 199 quartiers politique de la ville ;
  • Les ménages âgés sont plus exposés à la pauvreté dans les territoires à dominante rurale.

Pour en savoir plus sur cette étude, consultez la publication en ligne

La feuille de route du plan de lutte contre la pauvreté en région Hauts-de-France

André Bouvet, directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, a présenté en séance plénière, la feuille de route 2016-2017 du plan de lutte contre la pauvreté pour la région Hauts-de-France. Celle-ci a été élaborée sur la base des orientations nationales, en concertation avec les acteurs institutionnels et associatifs de la région. Elle prend en compte les besoins prioritaires des territoires dans la nouvelle configuration régionale. Huit axes sont prioritaires :

  • l’accès aux droits,
  • l’accès à la santé,
  • la prévention des ruptures de parcours,
  • la participation des personnes,
  • l’observation sociale,
  • la promotion des démarches « aller-vers »,
  • les expérimentations et innovations,
  • la gouvernance territorialisée du plan.

Elle s’appuie sur des dispositifs innovants, mis en œuvre dans la région tels que :

  • le coffre-fort numérique expérimenté par le centre communal d’action sociale (CCASCentre communal d'action sociale) d’Amiens,
  • le parcours santé jeune suivi par les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM),
  • les crèches à vocation d’insertion professionnelles pilotées par les caisses d’allocations familiales (CAF),
  • le panorama aide alimentaire de la région réalisé par la DRJSCSdirection régionale de la jeunesse des sports et de la cohésion sociale,
  • la plate-forme interministérielle d’observation sociale,
  • la mise en œuvre d’un laboratoire d’innovation et d’investissement social (SIILAB), lauréat de l’appel à projets national « programme d’investissement d’avenir » (PIA).

L’importance de la participation des personnes accompagnées mise en lumière

Cette journée a également été l’occasion de donner la parole aux personnes accompagnées. Le délégué du conseil régional des personnes accueillies (CRPA) a ainsi pu donner sa vision de la feuille de route, ses attentes et ses points de vigilance. « Trop souvent notre parole est insuffisamment entendue. Confisquée par le politique, l’administratif, les travailleurs sociaux, les experts… alors que c’est notre combat à tous ». Il entend rester très attentif sur le suivi et la mise en œuvre des différentes mesures proposées dans la feuille de route qu’il trouve « intéressante au vu des axes proposés et notamment l’axe portant sur la participation ».

L’Institut régional du travail social (IRTS) des Hauts-de-France est également intervenu pour présenter son module de formation des travailleurs sociaux, orienté vers la participation des personnes accompagnées. Cette présentation s’est faite en présence de deux personnes déléguées du CRPA intervenant dans les formations.

Une journée opérationnelle articulée autour de quatre ateliers

  • Accès aux droits : à l’ère numérique : comment favoriser l’accès aux droits et lutter contre l’illectronisme des personnes vulnérables ? (animation CAF etCCASCentre communal d'action sociale d’Amiens)
  • Accès à la santé : comment lutter contre le renoncement aux soins ? (animation agence régionale de santé et CPAM)
  • Prévenir les ruptures et accompagner les plus fragiles : comment renforcer la prévention pour éviter les ruptures de parcours ? (animation direction départementale de la cohésion sociale du Nord et Banque de France)

Les ateliers ont permis à la fois d’identifier les points de blocage et les leviers pertinents en lien avec les thématiques étudiées. Il s’agissait également d’échanger autour des bonnes pratiques existantes. Les restitutions des ateliers ont, quant à elles, permis d’élargir les débats avec l’ensemble des participants et de cerner les priorités et champs d’action communs.

Visite à l’Atrium par le directeur général de la cohésion sociale et le directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale

  Lors du déroulement des ateliers, Jean-Philippe Vinquant (DGCS) et André Bouvet (DRJSCSdirection régionale de la jeunesse des sports et de la cohésion sociale) ont visité l’Atrium, service public de quartier, situé à Amiens nord. Ils ont été accueillis Annie Verrier, adjointe au maire, en charge de la santé, des personnes âgées et des solidarités. Dans cette maison de service au public, innovante et moderne un médiateur administratif accueille les usagers et, en fonction de leurs besoins, les oriente vers différents services (service des prestations, centre d’information du droit des femmes et des familles, confédération nationale du logement, CARSAT, SPIP, UDAF…).

Ont été abordés lors de cette visite les dispositifs de domiciliation, du coffre-fort numérique, de la lutte contre la fracture numérique (présentation de l’action de formation à l’outil numérique à destination des seniors et des publics précaires). Un point a également été fait sur la question de la lutte contre l’illettrisme, problématique prégnante dans l’ex-région de Picardie…

Orientations pour les suites de la mise en œuvre du plan

Jean-Philippe Vinquant, DGCS, a clôturé la journée en saluant les efforts fournis dans la région Hauts-de-France pour lutter contre la pauvreté. En raison de l’importante progression de la pauvreté, il a rappelé la nécessité de poursuivre les efforts pour contrer les effets de la crise.puisque. En effet, selon les estimations de l’INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques, le taux de pauvreté national pourrait à nouveau se dégrader en 2017.pourquoi

Aujourd’hui, le plan de lutte contre la pauvreté en est à sa troisième phase. La première phase a été dédiée au rattrapage des prestations sociales (RSARevenu de solidarité active socle, complément familial…) et des dispositifs (hébergement, accueil des demandeurs d’asile). La seconde phase a contribué à déployer de nouveaux dispositifs (garantie jeune, garantie contre les impayés de pensions alimentaires, prime d’activité, encadrement des loyers…). « La troisième phase consiste désormais à entrer dans l’ère de la maturité du plan. Toutes les ressources (institutionnelles, associatives, humaines, numériques…) doivent être mobilisées dans les territoires. »

Jean-Philippe Vinquant a souligné l’importance de l’observation sociale partagée, qui doit conduire à des diagnostics territoriaux et à des plans d’actions communs (diagnostics à 360, schémas départementaux des services aux familles, schémas départementaux de la domiciliation…).

Il a par ailleurs reconnu l’importante implication de la région Hauts-de-France, qui contribue à la mise en œuvre de trois expérimentations nationales d’ampleur : le coffre-fort numérique, le référent parcours, et les points conseils budget dans la lutte contre le surendettement.

Enfin, le DGCS a conclu en insistant sur la nécessaire continuation de la mise en œuvre et du renforcement de la territorialisation du plan de lutte contre la pauvreté. Les efforts et la mobilisation doivent donc se poursuivre en Hauts-de-France, dans le cadre d’une gouvernance territorialisée et d’un plan d’action partenarial et dans la continuité des dispositifs innovants déjà mis en œuvre.