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Environnement - Déplacement du préfet Bisch, coordonnateur interministériel du plan de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et du plan de sortie du glyphosate

Mise à jour : 26 septembre 2019

Le Préfet Pierre-Etienne Bisch, conseiller d’État, a été nommé le 1er décembre 2018 coordonnateur interministériel du plan de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et du plan de sortie du glyphosate. Sa mission est de répondre à un enjeu de société de plus en plus présent. Il va ainsi à la rencontre des acteurs pour mener une concertation locale et trouver des solutions afin de faciliter la transition. Ce mardi 24 septembre et mercredi 25 septembre, il était donc en déplacement dans la région Hauts-de-France.

La réponse à un enjeu de société

La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires est une demande forte de notre société. Cette réduction, justifiée par des enjeux sanitaires et environnementaux, constitue l’une des actions phares de la transition agro-écologique.

Le Gouvernement s’est ainsi fixé les objectifs ambitieux de réduire de 25% l’utilisation de produits phytopharmaceutiques en 2020 et de 50% en 2025, et de sortir du glyphosate d’ici fin 2020 pour les principaux usages pour lesquels des alternatives existent et d’ici fin 2022 pour l’ensemble des usages.

Ces objectifs, conformes à l’engagement présidentiel de novembre 2017, s’inscrivent dans la droite ligne des engagements du Grenelle et du plan Ecophyto, dont les résultats nécessitent de déployer une nouvelle dynamique, laquelle s’est traduite par l’adoption, le 10 avril 2019, d’un nouveau plan Ecophyto II+ intégrant les actions relatives au glyphosate.

Cette mission doit permettre de concrétiser les engagements du Gouvernement. Elle concerne l’ensemble des produits phytosanitaires, dont le glyphosate.

Une mission interministérielle

Il s’agit avant tout d’une mission de coordination des nombreux acteurs en charge de cette politique : agriculture, environnement, santé, recherche, établissements publics ou opérateurs (INRA, IRSTEA, AFB,…), en lien avec le monde agricole (chambres d’agriculture, filières professionnelles…) et les associations.

Mais la mission a également un rôle de mobilisation. À cet effet, a été constituée une « task-force » présidée par le préfet Bisch et qui décline de façon plus opérationnelle les orientations politiques arrêtées par le comité d’orientation stratégique (COS) présidé par les quatre ministres.

Cette « task-force » réunit régulièrement les services et opérateurs de l’État directement concernés ainsi que, dans une configuration élargie, les acteurs professionnels et associatifs.

La mission doit également contribuer à fluidifier la démarche collective des nombreux acteurs qui ont leurs propres modalités d’action (comitologie, calendrier, financement…) et ne portent qu’une fraction du plan d’ensemble.

Une mission qui va à la rencontre des acteurs de terrain 

La mission a rapidement reçu de nombreux acteurs concernés et rencontré les directions et services des administrations.

Mais il est évident que la mobilisation doit se faire sur le terrain, ce qui conduit la mission à engager un tour de France des régions selon un programme dont le principe a été arrêté par les ministres et sera mis en œuvre avec les préfets de région ; ces déplacements sont organisés autour d’une visite de terrain, de la rencontre de quelques filières agricoles et de la réunion de la commission agroécologie régionale qui assure la déclinaison régionale du plan Ecophyto 2+. L’ objectif est de faire à cette occasion le point de l’avancement des démarches, d’analyser les spécificités territoriales et de promouvoir les expériences positives.

Un travail avec les filières agricoles a été engagé, qui dans le même temps ont, pour certaines d’entre elles, déjà adressé une contribution aux ministres. La mission souhaite approfondir ces réponses avec les filières et aller auprès des acteurs de terrain pour en apprécier la faisabilité.

Le préfet Bisch s'est ainsi rendu au lycée agricole de Radinghem (62) qui mène avec succès une étude sur l'autonomie fourragère en comparant deux élevages en conditions réelles. Il a ensuite visité  l'atelier d'élevage et une parcelle cultivée sans glyphosate. 

Le Syndicat d'eau potable du Santerre lui a ensuite présenté les actions mises en place en coopération avec les agriculteurs sur une aire d'alimentation de captage pour la reconquête de la qualité de l'eau en lien avec l'agence de l'Eau. L'objectif étant la réduction des pollutions diffuses et des ruissellements.

Toujours dans le département du Pas-de-Calais, la délégation a visité le pôle Légumes de Lorgies qui expérimente les réductions d'usage des produits phytosanitaires. Ce pôle régional rassemble 460 producteurs dont 65 cultivent en bio. Un tour de table et un échange « filières » a ensuite eu lieu sur la réduction des phytos avec les acteurs amont et aval des filières légumes.

Enfin, la journée s'est achevée par une visite de l'exploitation du lycée agroenvironnemental de Tilloy-les-Mofflaines, membre du réseau d'observation du bulletin de santé du végétal et groupe Dephy&GEDA, qui travaille sur un objectif de réduction globale des produits phytosanitaires de 50%.

À la rencontre des acteurs des Hauts-de-France qui agissent localement pour mettre en œuvre le plan Ecophyto

Le préfet Bisch s'est ensuite rendu en préfecture du Nord, le mardi 24 septembre, à l'invitation du préfet Michel Lalande afin d'y rencontrer l'ensemble des acteurs participant localement à la mise en œuvre du plan national Ecophyto  (Région Hauts-de-France, DRAAFdirection régionale de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt...).

Après cette rencontre, la Commission régionale Agro-écologie a adopté, ce 25 septembre, la feuille de route régionale de mise en œuvre du plan national Ecophyto 2+ adopté en avril 2019.

Cette feuille de route Ecophyto 2+ Hauts-de-France s’attache à poursuivre les mêmes objectifs que le plan national, tout en s’appuyant sur les actions régionales existantes :

  • Maintenir le cap de réduction de 50 % selon une trajectoire en deux temps : une réduction de 25 % d'ici à 2020 reposant sur l’optimisation des systèmes de production par le transfert et la diffusion des solutions actuellement disponibles ; une réduction de 50 % à l'horizon 2025 à atteindre grâce à des mutations plus profondes des systèmes de production des filières ;
  • Surveiller les impacts : l’ensemble des risques devront être maîtrisés et seront pris en compte de manière globale et approfondie ;
  • Identifier, documenter, diffuser et valoriser les alternatives, fruits des initiatives locales d’expérimentation, notamment au sein des collectifs locaux d’agriculteurs engagés dans l’agro-écologie (GIEE, groupes 30 000…) et des réseaux de fermes Dephy, accompagnés par les chambres d’agriculture, des filières… ;
  • Placer l’entreprise au centre du dispositif ;
  • Porter des actions renforcées sur les territoires les plus sensibles ;
  • Porter une culture positive et se placer dans une démarche de progrès et d’engagement dans une transition vertueuse et souhaitable.