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L’Hôtel de Noirmoutier ouvert au public le week-end des 16 et 17 septembre

Mise à jour : 08 septembre 2017

À l'occasion des 34e Journées européennes du patrimoine qui ont lieu le week-end des 16 et 17 septembre, Michel Cadot, préfet de la région d'Île-de-France, préfet de Paris, ouvre au public l'Hôtel de Noirmoutier, un hôtel particulier du XVIIIe siècle, situé au 138 rue de Grenelle.

À cette occasion, un accueil privilégié sera réservé aux visiteurs qui pourront découvrir cette somptueuse résidence, samedi 16 septembre, de 14 h à 17 h, et dimanche 17 septembre, de 10 h à 17 h.

Cette ouverture au public sera l’occasion, pour tous, de découvrir et de partager ce cadre exceptionnel qu’est l’Hôtel de Noirmoutier.
Visite Foch sur inscription

Horaires des visites
►Samedi 16 septembre à 16 h.
►Dimanche 17 septembre à 14 h et à 16 h.

Pour aller plus loin :

L’Hôtel de Noirmoutier

Construit par l’architecte Jean Courtonne entre 1721 et 1724, l’Hôtel de Noirmoutier est caractéristique des hôtels construits « entre cour et jardin » du faubourg Saint-Germain qui ont loti ce territoire proche de l’Hôtel Royal des Invalides et à une traversée de ponts des lieux de pouvoirs qu’étaient le Louvre et le Palais Royal.
Commandé par le duc de Noirmoutier, l’Hôtel est racheté à sa mort par Mademoiselle de Sens qui agrandit considérablement la propriété en acquérant des terrains avoisinants et remanie le décor intérieur.
L’Hôtel de Noirmoutier devient propriété de l’État en 1814. Abritant au début du 19e siècle la Compagnie des gardes du Comte d’Artois, futur Charles X, la résidence connaît à nouveau de nombreuses modifications. C’est le début d’une vocation militaire avec en particulier l’installation, en ses murs, de l’École d’application d’État-major en 1825.

Du siège des Armées à la résidence du préfet de région

En 1893, le Chef d’État-major, Général de l’armée, y installe sa résidence pour laisser la place, en 1919, au Maréchal Foch. Ce grand homme qui a conduit des actions militaires menant à la Victoire des armées alliées pendant la Grande Guerre a résidé à l’Hôtel de Noirmoutier de 1919 à 1929. Il y décède le 20 mars 1929. Sa veuve y demeura jusqu’à sa mort en 1957.
L’État y installe ensuite une succession de départements et services ministériels pour l’attribuer, en 1970, en qualité de résidence du préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris. L’Hôtel est classé parmi les monuments historiques depuis juin 1996.

Un soin particulier pour les collections

Au même titre que les réfections et travaux d’entretien touchant le gros œuvre ou le jardin, les collections conservées à l’Hôtel de Noirmoutier font l’objet d’un soin particulier.
Depuis son reclassement en bâtiment civil, en 1957, puis son affectation au préfet de la région d’Île-de-France en 1970, plusieurs campagnes de restauration ont permis de mettre en valeur les décors intérieurs, le mobilier et l’ensemble des objets.

La lanterne

Sensibles à la création contemporaine, les préfets successifs ont eu à cœur d’enrichir les collections.
Dès le vestibule d’entrée, on remarque une lanterne aux allures géométriques, installée en 2006, qui fait écho au sol de pierre à cabochons et met subtilement en valeur les œuvres exposées.
Toute l’originalité de cette lanterne, conçue spécialement pour ce lieu par Bruno Moinard, designer et architecte d’intérieur, réside dans ses imposantes dimensions et ses matériaux originaux. Elle marie harmonieusement classicisme et modernité par son alliage de matière : une structure en bronze médaille supportant une double paroi de verre (double peau) légèrement sablée. Un jeu de lumière permet un éclairage en trois dimensions.

Deux tapisseries des collections du Mobilier national

Depuis 2005, le vestibule dispose de deux tapisseries contemporaines appartenant aux collections du Mobilier national : Le Drapeau français et Collage.

Le Drapeau français d’après Denis Doria

Né à Saint-Ouen en 1945, Denis Doria s’intéresse à la tapisserie dès les années 1970. Il souhaite sortir la tapisserie de sa forme traditionnelle, en rejeter, dit-il, le côté officiel, figé et pompeux, en prenant pour modèle des objets de la vie quotidienne.
Denis Doria a proposé de tisser le drapeau flottant dans le vent parce que le sujet offrait plusieurs possibilités qu’il a lui-même définies: « en plus du contour et du relief intervenaient les transparences et les superpositions de couleurs ».

Collage d’après Antoni Clavé

Antoni Clavé est né à Barcelone en 1913 et mort en 2005. Il a pratiqué de nombreuses disciplines (affiches de cinéma, lithographies, décors et costumes de théâtre et de ballet) avant de décider de se consacrer exclusivement à la peinture et à la sculpture dans les années 1950.
Il aime travailler des matériaux et supports divers (papier, tissu, aluminium, bronze...) avec une prédilection pour le collage.
En 1985, il conçoit deux maquettes de tapisseries pour les manufactures nationales. Pour filtrer la lumière naturelle susceptible d’agresser les fibres textiles des tapisseries – le vestibule est situé plein sud –, un film spécial a été posé sur les vitres et des voilages installés.

Le jardin

Après avoir connu de nombreuses vicissitudes, le jardin de l’Hôtel de Noirmoutier devait connaître une refonte complète dès 1970.
Des travaux de terrassement, de maçonnerie et un défrichage général ont permis de clarifier et d’organiser une végétation dense et livrée à elle-même depuis de nombreuses années. Un treillage a été installé, à cette époque, pour isoler le jardin des imprimeries de l’Institut géographique national.

Les fables de la Fontaine et boiseries de Noirmoutier

Travaillées avec finesse, les boiseries de l’Hôtel de Noirmoutier illustrent les fables de La Fontaine et nous permettent de porter un regard neuf sur cet héritage littéraire, connu des grands comme des petits.

Situées dans la grande salle à manger, ancienne chambre de parade, les boiseries proviennent du cabinet des Singes, aménagé par Mademoiselle de Sens, et ont, par la suite, été remontées dans cette pièce.

Elément indispensable de luxe et de confort, ces panneaux de menuiserie, tout en assurant une isolation acoustique et thermique, contribuaient à l’harmonie de l’architecture intérieure. La mode étant aux appartements clairs et gais, les lambris étaient peints de couleurs fraîches en bleu pâle, en vert d’eau, en jonquille, lilas, blanc. Les moulures et les sculptures pouvaient être dorées ou rechampies.

La qualité de la sculpture de ces panneaux, encore plus évidente dans l’état brut actuel, rend plus réalistes ces animaux pris sur le vif tels le paon, le perroquet ou encore l’écureuil qui témoignent d’une passion naturaliste naissante. Avec les célèbres boiseries vert et or du cabinet de l’hôtel de Rohan (rue Vieille-du-Temple), ces panneaux demeurent un exemple précieux de l’appropriation sociale et culturelle de l’œuvre littéraire de La Fontaine au XVIIIe siècle.
En effet, certains de ces panneaux mettent en scène, avec verve, les fables, notamment Le Renard et la Cigogne, Le Loup et l’Agneau ou encore La Poule aux œufs d’or.